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DES JOURNALISTES

Nina Jackowski et Fabien Verso ont été récompensés lors de l’édition 2022 du Prix du jeune reporter François Chalais. Etudiants de la 74e promotion du CFJ, ils présentaient tous les deux leur projet individuel de fin de scolarité, réalisés dans le cadre leur spécialisation newsroom de 2e année. Ils nous parlent de leur participation au concours.

Fabien Verso a remporté le Prix des écritures numériques, pour sa série sur les sports qui n’existent qu’en catégorie handisport. Le prix qui lui a été décerné récompense son portrait de Sonia Heckel, championne de France de boccia, une des rares disciplines paralympiques créée spécialement pour des sportifs en situation de handicap.

“La boccia, c’est un mélange de pétanque, billard, curling et d’échecs. Voilà comment Sonia Heckel, championne de France et membre du trio qualifié pour Tokyo, présente sa passion. Dans le portrait que je lui consacre, la Nancéienne nous fait découvrir son sport et la façon dont il lui permet de sublimer son handicap. J’ai voulu aborder l’événement des Jeux de Tokyo de l’été 2021 sous l’angle de ces sports uniques aux Jeux paralympiques, qui ne sont pas dérivés d’un sport pratiqué par les personnes valides. C’est cet angle original qui m’a poussé à m’intéresser à la boccia à l’occasion de mon projet de fin d’études au CFJ, encadré par David Castello-Lopes. J’ai alors suivi pendant une journée l’entraînement de l’équipe de France de boccia, dont c’était la première qualification aux Jeux paralympiques. Dans le futur, j’envisage de compléter ce reportage par un autre sur le goalball, seconde discipline sans équivalent aux Jeux olympiques. »

Visionner ici le portrait de Sonia Heckel réalisé par Fabien.

Nina Jackowski a reçu le Prix de la presse écrite pour son enquête et reportage sur l’enseignement de la guerre d’Algérie au lycée. Dans ce cadre, elle s’est plus particulièrement intéressée au travail d’une professeur, Valérie Durey, qui a choisi d’enseigner la guerre d’Algérie auprès de ses élèves d’un lycée professionnel près de Marseille.

« Sans tabou, avec respect, Valérie Durey a choisi de les laisser s’exprimer sur leurs origines, leurs fiertés, leurs clichés. Tout en enseignant l’histoire. J’ai assisté à un échange vif en classe autour de la question des harkis. En discutant de manière très ouverte, la prof apaise et enseigne. Car beaucoup ont le sentiment que leur histoire est niée. Jusqu’à la réforme des programmes de 2019, 80 % des professeurs choisissaient de traiter les mémoires de la seconde Guerre mondiale plutôt que celles de la guerre d’Algérie, selon l’historien Sébastien Ledoux. Ça n’a pas beaucoup changé. Le sujet est aussi difficile d’accès. Parmi une vingtaine de lycées contactés, seuls deux, avec le rectorat, ont accepté de me recevoir, dans un contexte suivant l’assassinat du professeur d’histoire Samuel Paty. Ce qui rend le sujet d’autant plus passionnant ».

Grâce à ce prix, Nina a remporté 1000€, qu’elle espère mettre à profit lorsqu’elle partira comme reporter à l’étranger, peut-être en Israël Palestine. Histoire, dit-elle, « de bien honorer la mémoire de François Chalais ».  Bravo à elle, à Fabien et à tous les lauréats de l’édition 2022 du Prix François Chalais !

 

 

Un mot sur le Prix François Chalais

Pendant 50 ans, François Chalais a œuvré à la télévision, passant du grand reportage pour l’émission mythique « 5 Colonnes à la une » aux confidences des maîtres du 7e art dont il était devenu l’intime. Après sa mort, en 1996, Mei Chen, son épouse, a souhaité créer un prix, remis lors du Festival de Cannes. Ses amis journalistes Jean-Marie Cavada, Patrick Poivre d’Arvor et Patrick de Carolis notamment ont eu l’idée eux de décerner un prix des espoirs François Chalais du jeune reporter dans les catégories radio, télé, presse écrite et photo. Il distingue des jeunes de 18 à 27 ans qui gagnent un chèque de 1000 euros et un stage rémunéré de 3 mois au Parisien – Aujourd’hui en France et au sein du groupe Radio France. L’AFP et RTL sont partenaires de ce prix.