Juliette Harau : “Je cale, je tourne, je monte, je diffuse, je suis l’audience, et je contribue à imaginer la suite”
Ils sont jeunes diplômés du CFJ et sont désormais sur le marché du travail. Nous vous proposons de découvrir le récit des parcours passionnants de nos anciens étudiants. Cette semaine c’est Juliette Harau qui nous raconte son expérience, de la majeure « newsroom » du CFJ au nouveau média en ligne du groupe l’Humanité, Partage Social Club…
« Je suis sortie du CFJ en 2015 et je suis aujourd’hui journaliste à Partage Social Club, un média en ligne du groupe L’Humanité. J’ai intégré l’équipe de lancement en avril 2017. C’est un média qui propose du journalisme de solution en racontant les initiatives citoyennes inspirantes via des vidéos natives sur les réseaux sociaux et des articles enrichis. Pour une diplômée de la majeure newsroom, mineure télé, ce poste est une suite logique de mon parcours, marqué par un goût pour le terrain, le travail en équipe et la vidéo.
Mes premières expériences professionnelles au CFJ ont commencé à la fin de ma première année. J’avais déjà effectué deux stages de PQR avant l’école, et en juillet j’ai été stagiaire un mois à Midi Libre, reporter dans l’arrière pays de Montpellier. Puis j’ai intégré la rédaction de Rue 89 en août, où j’ai découvert l’organisation et la logique éditoriale de ce pure player (pas encore rattaché à L’Obs à l’époque) qui s’attache à développer des angles originaux pour rebondir sur l’actualité.
En deuxième année, j’ai participé à la mineure télé, pendant laquelle j’ai approfondi mes compétences de tournage et de montage qui m’ont été, depuis, encore plus utiles que je ne le pensais. Puis, j’ai intégré la majeure « newsroom » dans laquelle nous avons notamment tenu un site éphémère d’information en continu. En décembre, j’ai été stagiaire au service international de Libération, sur le web, car à ce moment-là la division print/web était encore effective. Une rédaction extrêmement ouverte et stimulante pour son exigence, sa liberté de ton et sa créativité.
En fin de cursus, les étudiants qui ne sont pas en apprentissage doivent effectuer trois mois de stage. Je tenais à tenter de travailler pour l’AFP, car le travail d’agence, au plus près des faits, m’intéresse beaucoup. Depuis mon échange Erasmus à Istanbul quelques années auparavant, je continue à étudier le turc et je suis de près la politique turque. J’ai été acceptée au bureau local d’Istanbul en juin 2015, pendant la période très excitante des élections législatives.
Pendant mes deux autres mois de stage, j’ai participé au développement de formats vidéos pour l’agence CReaFeed et j’ai écrit des papiers pour Slate.fr. Deux entreprises pour lesquelles j’ai retravaillé par la suite.
A la fin de cet été, je comptais rester quelques temps à Istanbul pour piger depuis là-bas. Mais on m’a proposé de travailler au service web de France 3 avant la fin de mon stage. J’avais été sélectionnée lors d’un concours organisé par la chaîne, qui propose des contrats d’été à quelques étudiants sortant des écoles de journalisme. Premier « vrai » job rémunéré donc, pendant deux mois dans la station d’Amiens en Picardie. J’ai été JRI sur quelques sujets, mais le cœur de mon travail consistait à alimenter le site. L’équipe étant particulièrement resserrée (nous étions deux), j’ai développé une certaine polyvalence, en gérant par exemple la page d’accueil et surtout les réseaux sociaux en complément de mon travail de rédactrice.
Ces contrats d’été constituent une période d’essai, une porte d’entrée pour intégrer le réseau des CDD de France 3. Les pigistes retenu.e.s effectuent plusieurs années de contrats courts dans toutes les rédactions de France. Mon dossier a été retenu, mais avant qu’il ne soit validé, j’ai rejoint la rédaction du Monde.
En septembre, j’ai postulé pour un des postes qui étaient à pourvoir au Monde.fr et j’ai travaillé un an au desk, en reportages, à Big Browser, et en home édition. Cette première expérience longue a constitué ma deuxième école. C’est un travail d’équipe continu. Les moyens disponibles, la rigueur, le rythme de travail et la créativité numérique sont particulièrement stimulants et enrichissants.
A la fin de mon dernier CDD au Monde, j’ai pigé pour Slate, en édition et en rédaction, pour l’agence CReaFeed et pour le site 2k17.fr, un média éphémère pensé pour les réseaux sociaux et lancé pour la présidentielle.
A Partage Social Club, je me suis replongée dans le tournage, à l’iPhone cette fois, et dans le montage. J’ai donc aussi renoué, pour mon plus grand plaisir, avec le travail de terrain au quotidien. Dans un média naissant, tout est à créer. Je suis donc source de propositions, pour les sujets que nous décidons de traiter évidemment, mais aussi pour les formats que nous développons et les directions que nous prenons. Au quotidien, je cherche les sujets qui correspondent au mieux à l’actualité et à notre ligne éditoriale, je les cale, je tourne, je monte, je diffuse, je suis l’audience, et je contribue à imaginer la suite. »
Juliette Harau, sortie du CFJ en 2015