Faites fi du confinement et évadez-vous en Irlande avec la 74e promotion du CFJ !

C’est une tradition et un temps fort de la formation du CFJ, la promotion de première année part à l’étranger pour couvrir l’actualité chaude d’une ville et d’un pays européens. Cette année, c’est pour Dublin que les 50 étudiants et apprentis de la 74e promotion se sont envolés du 23 février au 2 mars. Leur objectif, raconter les deux Irlande : à la frontière bien sûr, symbole des tensions liées au Brexit ; mais aussi aux quatre coins de l’île, en réalisant sur place des reportages de terrain au contact des acteurs locaux. De ces dix jours en immersion est né EyeRish, site d’information élaboré par les étudiants, depuis sa conception graphique jusqu’à la rédaction de ses contenus enrichis. On vous embarque et on vous raconte tout, suivez-nous !

Fonctionner en rédaction, développer l’autonomie, comprendre et couvrir l’actualité d’un pays étranger, travailler le long format, et surtout faire du terrain, les enjeux pédagogiques du voyage de promotion sont nombreux et divers. Cédric Molle Laurençon, directeur pédagogique adjoint du CFJ, a accompagné nos étudiants dans cette aventure et souligne :

« Notre objectif est de confronter les étudiants à un environnement qu’ils ne connaissent pas, dans une langue qui n’est pas la leur, comme c’est le cas lorsqu’on part en mission à l’étranger pour un média. Même s’ils sont encadrés tout au long du séjour, ils partent en reportage sur le sujet de leur choix et travaillent en totale autonomie. L’autre objectif du voyage est aussi de réussir à concevoir de A à Z un média éphémère qui permettra à leurs lecteurs de mieux comprendre le pays exploré. « 

Avant l’immersion à proprement parler, nos 50 étudiants ont d’abord dû définir les sujets à traiter, en comprendre les enjeux et contacter les acteurs locaux pour préparer les reportages à venir. Dans cette phase de « calage », une master class a notamment été animée par Hervé Amoric, journaliste à France 24 et spécialiste du Brexit et du conflit nord-irlandais. Identités, crises ou fractures du pays, la promotion s’est emparé des multiples problématiques traversées par l’Irlande. Mathieu a décidé de traiter de la réunification de l’Irlande après 2o ans de guerre civile. Il s’est rendu à Belfast, terrain encore divisé entre républicains et unionistes. Il revient sur son expérience :

« Pour traiter l’actualité d’un pays qu’on ne connaît pas, il faut être au point sur son histoire, son actualité, ses débats et surtout sur les tensions qui l’habitent, sur ce qu’on peut dire ou non, les termes à utiliser en fonction de notre interlocuteur, etc. On a tous l’image de ces murs qui séparent les quartiers républicains des quartiers loyalistes. Belfast était l’endroit parfait pour toucher un sujet aussi sensible que la réunification de l’Irlande. »

C’est également en amont que la promotion a réfléchi  à la conception de son site d’information avec l’aide des intervenants de l’école : rubriquage, ergonomie, identité visuelle, mais également la façon de le faire vivre sur les réseaux sociaux. Toute la promotion a également été formée à la photo, à la vidéo online et à la data pour pouvoir varier les formats d’information et  enrichir le site. Fabien a travaillé sur la tradition des « pony kids », ces jeunes de banlieues passionnés d’équitation, version monture dans le garage et course de chevaux sur l’autoroute. Il témoigne :

« Le résultat final mélange écrit, datavisualisations et de nombreuses photographies. J’ai beaucoup aimé cet aspect multimédia du travail. Au-delà, j’ai adoré remonter différentes pistes pour mieux cerner les enjeux de cette passion, souvent au croisement de la délinquance et de la politique. Là-bas, je me suis rendu sur le terrain sept jours sur dix, et j’ai pu mesurer encore davantage son importance à force d’être aiguillé vers des lieux et des interlocuteurs de plus en plus intéressants au fil des rencontres. »

Sur place, la promotion a installé son QG au cœur de Dublin et s’est organisée en binôme pour partir à la rencontre des acteurs locaux, dans la ville et quatre coins de l’île. Objectif : rédiger un article long format illustré par ses propres photos. Emilie a décidé de s’intéresser au Donegal, dernier bastion du catholicisme irlandais. Pour les besoins de son reportage, elle a voyagé seule au nord de l’Irlande pendant plusieurs  jours et raconte :

«Sur place, tout s’est débloqué. J’ai rencontré des gens qui m’ont fait confiance et m’ont permis de partager leur quotidien pendant quelques jours. Je suis passée par toutes les émotions : l’enthousiasme d’être parfois seule dans des paysages spectaculaires, la surprise mais aussi la crainte quand je me suis perdue, sans plus de batterie, au milieu d’une vallée, sous la pluie. Ce voyage m’a fait grandir, c’est indéniable ».

C’est également dans le comté du Donegal que Lise et Armelle ont décidé de réaliser leur reportage, l’une sur les difficultés des petits pêcheurs irlandais de ce territoire , l’autre sur l’impact du Brexit sur les pêcheurs de l’estuaire de Carlingford, une frontière naturelle entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

« Nous avons choisi de travailler sur les pêcheurs irlandais car la pêche nous paraissait être un élément intrinsèque à l’identité irlandaise et parce que nous souhaitions découvrir les Irlandes dans leur ruralité.  Nous avons loué une voiture et effectué le travail de terrain à deux, ce qui nous a permis de nous impliquer autant dans les deux sujets, pour pouvoir en discuter et faire mûrir notre réflexion. Nous avions seulement cinq jours de terrain. Nos journées étaient donc bien remplies, pas question de se reposer! Entre les différentes interviews calées à l’avance nous avons fait confiance à l’imprévu, en frappant aux portes ou en parcourant les pubs. C’était une expérience vraiment enrichissante, faite d’aventures et de belles rencontres. Une occasion d’approfondir un sujet, au plus près du terrain. »

 

Retrouvez dès maintenant le meilleur de l’aventure irlandaise de nos étudiants sur Eye Rish : https://eyerish.cfjlab.fr/